vendredi 1 novembre 2013

Vivre la Semaine québécoise de réduction des déchets

Au Québec, 13 millions de tonnes de déchets sont produites chaque année, ce qui classe les Québécois et Québécoises parmi les plus gros producteurs de déchets par personne au monde. La production de déchets au Québec équivaut à un camion de 25 tonnes par minute.

C'est pourquoi, depuis plus de dix ans, la Semaine québécoise de réduction des déchets fait la promotion auprès des Québécois et Québécoises de l’approche 3R (Réduction, Réemploi, Recyclage/Compostage) et plus particulièrement les gestes de réduction et de réemploi pour gérer de manière écologique, économique, locale et démocratique nos déchets-ressources. Cette année, nous pouvions retrouver à la programmation : conférences, expositions, porte ouverte, actions de sensibilisation… Nous avons eu la chance, au cours de cette semaine, de participer, dans un premier temps, à la visite de l’incinérateur de Québec et, dans un second temps, à la conférence-midi L’emballage, nécessaire ou superflu? Voici ce que nous avons retenu. 
Visite de l’incinérateur à Québec
L’incinérateur reçoit annuellement environ 300 000 tonnes de déchets en provenance de la ville de Québec et des municipalités régionales de comté voisines. De plus, nous avons découvert que les boues des deux stations de traitement des eaux usées y étaient aussi acheminées pour y être déshydratées, séchées et incinérées, ce qui représente 18 000 tonnes de boues par année et pas moins de 400 000 $ de coûts de traitement!
Voici les différentes étapes de traitement.

Dans un premier temps, les camions de la collecte des déchets ultimes déversent leur cargaison dans la fosse à déchets. Depuis la salle de contrôle, le contenu de la fosse est homogénéisé à l’aide d’un grappin pouvant déplacer 5 tonnes de matière à la fois.  Puis, à l’aide d’un pont roulant, les ordures ménagères sont ensuite placées dans les entrées des quatre fours (chaudières) pour y être incinérées.

Étonnamment, l’inflammation des matières ne nécessite aucun combustible supplémentaire. Seule la répartition de matières humides est à surveiller pour permettre la combustion la plus complète possible. La chaleur (~1000 °C) produite par la chambre de combustion est utilisée à sa sortie en partie pour le séchage des boues; l'autre partie est convertie en vapeur. Ce ne sont pas moins de 810 000 tonnes de vapeur qui sont ainsi produites par l’incinération des déchets. Une partie de celles-ci est vendue à la papetière Papiers White Birch, située à proximité.
La combustion des déchets ultimes génère aussi des fumées qui sont traitées tout au long de leur parcours par des dispositifs antipollution et de deux produits réactifs : électrofiltres, dépoussiéreurs à manches, chaux hydratée et charbon actif.
La composition des fumées sortantes est contrôlée en continu. On y retrouve principalement O2, CO, CO2 et HCl. Le traitement des fumées produit 11 000 tonnes de résidus solides par année qui sont acheminés vers des lieux d’enfouissement sécuritaires et autorisés.
L’incinération des ordures et des boues produit 90 000 tonnes de cendres et de résidus qui n’ont pas brûlé aussi appelés « mâchefers ». Ces résidus sont envoyés à Lévis pour en extraire les métaux. Le reste sera acheminé vers le lieu d’enfouissement technique de Saint-Joachim.
Il existe un comité de vigilance depuis 2004, composé de gens demeurant dans le voisinage de l’incinérateur, de représentants des groupes environnementaux et socio-économiques ainsi que des représentants du milieu municipal. Le comité a pour objectif de maintenir les nuisances de l'incinérateur à son minimum.

Le coût annuel du fonctionnement de l’incinérateur atteint 26 M$, soit un coût de traitement de quasiment 100 $ par tonne de déchets, de quoi se motiver pour réduire la quantité de matières en supprimant des bacs à ordures les déchets qui n’en sont pas, comme les matières organiques qui peuvent être valorisées de différentes façons. Nous vous donnerons quelques pistes de réflexion en fin d’article.
 
Conférence-midi : L’emballage, nécessaire ou superflu?
L’emballage a plusieurs rôles. Les principaux sont la protection, l’information et le transport. S’en départir semble difficile. Alors, quelles solutions apporter?
La conférence-midi a été présentée par Édouard Clément, directeur général de Quantis, et Islem Yezza, directeur technique chez Cascades. Elle avait pour but de nous faire réfléchir au développement d'un produit dans sa globalité, de son projet jusqu’à sa mise sur le marché. Ce qui est le plus visible pour le consommateur est, bien sûr, l’emballage ménager que l’on doit évidemment gérer après son utilisation. Par contre, nous avons découvert que la fin de vie de l'emballage n'est pas toujours la plus problématique dans le cycle de vie du produit, mais plutôt la création de celui-ci. Le cycle de vie d’un produit se décompose en plusieurs étapes :
·       Extraction des matières
·       Fabrication
·       Transport et distribution
·       Utilisation
·       Gestion en fin de vie (qui comprend l’emballage)
En effet, on pourrait penser à première vue qu’utiliser du maïs soufflé pour protéger/emballer un objet a beaucoup moins d’impact sur l’environnement que du polystyrène. Ce n’est pas totalement vrai, car il faut prendre en compte le cycle de vie en entier. Si l'on additionne l’eau nécessaire à la culture du blé d'Inde, la récolte, le transport, l’énergie déployée pour la transformation en maïs soufflé, en plus de la dimension éthique d’utiliser de la nourriture comme emballage, au final, on observe une empreinte équivalente à celle du polystyrène. Cela fait réfléchir quant à nos choix en tant que consommateur.
Une étude de cas a été présentée sur l’exemple de l’emballage de courgettes dans un contenant en styromousse. Lui aussi paraît, à première vue, avoir plus d’impact que les mêmes courgettes non emballées et disponibles en vrac. En revanche, si l’on observe plus de 3 % de pertes de matières premières (courgettes abîmées lors de la manipulation, du transport et du stockage), l’empreinte écologique est plus importante que l’emballage individuel en barquettes de mousse de polystyrène.
C’est pourquoi les pistes pour optimiser l’emballage pourraient être les suivantes :
  • Supprimer le suremballage;
  • Eco-concevoir, par exemple, un film plastique adapté au contact avec l’aliment, facilement séparable d’un emballage cartonné contenant les informations sur le produit et le visuel marketing;
  • Utiliser de nouvelles matières comme un emballage écologique à base de champignons;
  • Repenser le design d’un emballage afin de limiter le nombre de palettes de transport.
Pour aller plus loin dans la réflexion de diminution des déchets à la source et pour revenir sur l’actualité qui nous concerne, nous vous proposons d’en apprendre un peu plus sur la valorisation des matières organiques que sont les restes alimentaires, les déchets végétaux et d’autres matières compostables.

Valorisation de nos matières organiques
Pour la ville de Québec, nous avons observé, entre 2002 et 2011, une augmentation de 62 % de la quantité de matières destinées à l’incinérateur, alors qu’en proportion, la population n’a augmenté que de 8 %. Sachant que 44 % des matières qui se retrouvent à l’incinérateur sont des matières organiques, chaque foyer peut facilement réduire ses déchets en mettant en place du compost individuel, ou en utilisant les centres de compostage communautaire disponibles à Québec.
De plus, un projet de récupération de l’énergie par biométhanisation est en cours. La biométhanisation est un procédé naturel basé sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique en l'absence d'oxygène. Ce processus se fait dans un centre de valorisation où l’on traite les matières organiques comme une ressource plutôt qu’un déchet. On obtient de cette dégradation la production de digestat qui sert principalement à enrichir les terres agricoles, et du biogaz qui s'apparente au gaz naturel et peut être utilisé de la même façon : combustion pour la production d'électricité ou de chaleur, production d'un carburant pour les véhicules, etc.
Autrement dit, les résidus organiques sont une véritable ressource énergétique, tant pour nos usages quotidiens que pour nos terres agricoles. 
Sur le papier, la mise en place de ce procédé semble incontournable. Or, les retombées économiques par rapport aux coûts engendrés ont récemment été remises en cause par une étude. L’organisme montréalais spécialisé en recherche économique conclut que « la voie de la biométhanisation apparaît comme des plus hasardeuses. Le potentiel de revenus est extrêmement bas et ne justifie guère l’investissement requis ».
Selon les calculs de l’IREC, les usines de biométhanisation sont de futurs « éléphants blancs ». Pour Montréal, le coût des infrastructures fera que chaque tonne traitée coûtera 1 228 $ (contre 60 $ par tonne pour l’enfouissement et 100 $ par tonne pour l’incinération). En contrepartie, les revenus qui seront obtenus tourneront autour de 9 $ la tonne. « Les revenus ne seront pas suffisants pour assurer la rentabilité des usines. C’est une technologie assez séduisante, mais le coût pour les contribuables serait exorbitant », indique Robert Laplante, coauteur de l’étude intitulée Du flou dans les calculs, de l’eau dans le gaz.


Ce à quoi la présidente du comité exécutif et élue responsable de l’environnement a répondu : « Ce n’est pas vrai qu’on n’a pas fait nos devoirs. On travaille sur la question avec nos partenaires depuis 2008 et on a visité plusieurs usines en Ontario. » Un avis partagé par la Ville qui convient que la biométhanisation est un procédé onéreux, mais qui permettra à terme de combler 16 % des besoins de gaz naturel de la ville.


En attendant une solution globale, chaque personne peut agir localement en minimisant ses déchets organiques au maximum.

En bref,
Le levier d'action principal du consommateur est de recycler pour diminuer son empreinte. Pour plus d'information sur les bons gestes à adopter, la Ville de Québec met à la disposition des citoyens et citoyennes une nouvelle édition de son Guide du tri.
Cette semaine de la réduction des déchets nous a permis une fois de plus de nous poser les bonnes questions et d'agir en appliquant la démarche 3RV.

Ève Le Luyer adjointe chez Écologistik

mercredi 11 septembre 2013

La nature est bonne pour vous!



Vous et vos collègues voulez être plus heureux et moins stressé? Vous cherchez à améliorer votre sommeil ainsi que votre santé physique? Vous désirez vivre un état de bien-être chaque jour? J’ai la solution pour vous! Non, vous n’êtes pas dans une mauvaise infopub. Ce que je vous offre n’est pas une pilule miracle, mais bien tout simplement la nature. Oui oui, suivez les conseils des scientifiques et sortez! Planifiez vos événements, vos réunions dans des lieux champêtres, dehors, en nature...
Quelques bienfaits

               
Qui n’aime pas se prélasser sur la plage en écoutant les vagues, faire une balade dans le bois ou pique-niquer dans un parc? Il faut toutefois être honnête, ces instants se font plutôt rares. Dans notre société pressée et accro aux écrans, nous sommes de plus en plus déconnectés de la nature et ceci n’est pas sans conséquence : stress, dépression, problèmes de santé physique, satisfaction de vie générale à la baisse, etc. Une dose de nature quotidienne pourrait vous sauver bien des maux.
                Plusieurs études scientifiques ont démontré que le fait d’être en contact avec la nature de façon quotidienne diminue l’anxiété, la pression artérielle, le rythme cardiaque et le niveau de stress global. Je vais en prendre deux doses s.v.p.! Il semblerait également que les personnes qui s’engagent régulièrement dans des activités de plein air vivent davantage d’émotions positives (calme, émerveillement, joie), sont significativement plus satisfaites de leur vie en général et manifestent une plus grande vitalité que les gens « d’intérieur ». D’autres études ont démontré que le contact avec la nature pouvait aider à se remettre plus rapidement d’une visite à l’hôpital après une chirurgie, à diminuer la prise d’antidouleurs et à diminuer le risque de complications. Le temps passé à l’extérieur semble également aider à améliorer la qualité du sommeil les relations sociales notamment en nous rendant plus généreux, ouverts et disponibles.Pas le temps d’aller au parc aujourd'hui? Le simple fait de pouvoir apprécier un paysage naturel par la fenêtre de votre bureau (et non seulement des édifices) pourrait vous aider à améliorer votre concentration, votre mémoire et votre efficacité au travail tout en diminuant votre fatigue mentale. C’est ce que l’on nomme l’« effet réparateur » (restorative effect) de la nature sur les cognitions, un effet de plus en plus documenté.
Le plus beau dans tout ça? Pas besoin de vivre à la campagne ou de se retirer en forêt pendant des jours pour ressentir les bienfaits de la nature. Se balader au parc, récolter les légumes du potager, passer l’heure du lunch au soleil, prendre le temps d’admirer les arbres et la faune de votre quartier suffit pour ressentir les bienfaits calmant et revitalisant de la nature.            
Quelques initiatives
Certaines personnes et certains organismes tentent de nous aider à réduire notre « déficit nature » afin d’améliorer notre vie. Par exemple, la Fondation David Suzuki a mis sur pied le Défi Nature 30X30 qui consiste à sortir prendre l’air et être en contact avec la nature 30 minutes par jour pendant 30 jours consécutifs. Cette année, près de 11 000 participants au travers du Canada ont participé à ce défi! Le milieu du travail a également emboîté le pas. Peut-être pourriez-vous y inscrire votre entreprise l’année prochaine!
Et le verdict ? Selon l’étude conduite par la Dre Elizabeth Nisbet de l’Université Trent en Ontario, les participants ont rapporté avoir pratiquement doublé leur temps passé à l’extérieur en contact avec la nature. Le temps passé devant un écran semble également avoir diminué de façon significative. Les nouveaux adeptes de la nature affirment également avoir ressenti une expérience globale des plus positives (i.e., augmentation du bien-être, de la vitalité et du niveau d’énergie, sentiment de plénitude et de calme, diminution du stress, de l’humeur négative et des troubles de sommeil). Tout un succès !

Les impacts positifs d’une dose de nature quotidienne se font également sentir chez les enfants. En effet, il semblerait que de fréquentes sorties dans des espaces verts contribuent à diminuer les symptômes du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) tel l’impulsivité et l’attention, tout en favorisant le développement cognitif (curiosité, imagination, résolution de problèmes) et moteur. À Montréal, une petite entreprise nommée Curieux de Nature a bien compris cela. Ils offrent aux familles des ateliers de contact direct avec la nature urbaine. Découvertes, explorations et apprentissages sur et par la nature sont au rendez-vous, même pour les poupons !

Quelques idées pour l’organisation d’événements
                L’automne, avec sa lumière particulière, ses odeurs et ses feuilles multicolores arrivent à grands pas. Pourquoi ne pas en profiter pour organiser vos événements en nature? Encouragez vos collègues à dîner à l’extérieur, organisez vos réunions dans un endroit champêtre, rencontrez vos clients sur une terrasse donnant sur un parc, organisez un BBQ à la campagne pour améliorer la cohésion de l’équipe, etc. À défaut de pouvoir être à l’extérieur, tenter d’organiser vos événements dans un endroit lumineux, décoré de plantes en pots et offrant une vue sur des éléments naturels tel le fleuve, des champs, un boisé… Votre événement n’en sera que plus réussi.
Conclusion
Ainsi, même un bref contact avec la nature réduit le stress et améliore le bien-être général. Quel moyen peu coûteux de vivre une belle vie! Mais l’impact de la nature va encore plus loin : il a été démontré que le fait de passer du temps en nature de façon régulière nous aide à construire une connexion, un attachement et un sentiment d’appartenance avec celle-ci. Des liens plus intimes avec l’environnement sont crées. La nature devient alors une part importante de qui nous sommes. Et que fait-on lorsqu’on se sent connecté à quelque chose? On est plus enclin à le protéger et en prendre soin ! Intégrer la nature dans une routine quotidienne peut donc nous aider à être plus sensibles au sort de notre planète et nous mener à agir pour la protéger.
Sortons et prenons un bain de nature !

Anne-Sophie Gousse-Lessard pour Écologistik



Pour plus d’informations sur les liens entre nature et bien-être, cliquez ici.
 

vendredi 21 juin 2013

Manger local : une culture de changement


Le marché alimentaire étant ce qu’il est devenu, c’est-à-dire ouvert sur le monde, on peut maintenant se régaler de fraises à l’année. Ail de Chine, bananes du Costa Rica et viandes des États-Unis font bel et bien partie de notre quotidien. Plus besoin de suivre les saisons et d’attendre pour manger ce que l’on désire! Est-ce une bonne chose? Alors que certains se réjouissent de la disponibilité des aliments à l’année longue, d’autres s’interrogent sérieusement sur les conséquences sociales, environnementales et économiques de cette concurrence alimentaire mondiale. Sachant que l’assiette des Québécois est composée seulement de 33% de produits issus de l’agriculture d’ici (contrairement à 78% il y a 25 ans), il y a peut-être lieu de s’inquiéter. Dans ce contexte, plusieurs affirment que la société devrait se tourner vers l’alimentation locale. Coup de marketing ou un réel changement prometteur ?

Manger local, c’est quoi ?

     Sans surprise, manger local signifie consommer des produits ayant parcouru le moins de kilomètres possible pour se rendre jusque dans notre assiette. Cela comprend les bons légumes de votre propre potager ainsi que les achats de produits régionaux ou provenant du Québec dans son ensemble.

Pourquoi préférer le local ?

Pour le goût. En tant qu’individu ou organisateurs d’événements, ce que l’on recherche avant tout, c’est la qualité et la fraîcheur de nos aliments. On veut avoir du plaisir à manger sainement! Ça tombe bien, car l’alimentation locale nous procure des aliments savoureux d’une grande qualité. Ils sont aussi plus nutritifs puisque cueillis à maturité et qu’ils ont passé un temps limité dans les transports. Avouez qu’aucune fraise importée n’arrive au pédoncule des fraises juteuses et sucrées du Québec!

Pour notre environnement. Selon le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et Statistiques Canada, il faut en moyenne 2500 km pour qu’un aliment se retrouve sur nos tablettes! Consommer local est donc un bon moyen de diminuer les kilomètres parcourus tout en minimisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). L’entreposage et la commercialisation demandent aussi moins d’énergie. De plus, les aliments locaux nécessitent moins d’emballage pour arriver à notre assiette. Considérant que chaque Québécois produit environ 400 kg de déchets par an [1], cet impact n’est pas à négliger. Autre point important : cultiver des légumes « hors-saison » en hiver au Québec, même s’ils sont produits localement, demande beaucoup plus d’énergie que de les cultiver sur nos terres en saison. Manger local, c’est donc aussi se reconnecter avec la nature et avec le temps qui passe. C’est respecter le cycle des saisons. Équiterre met d’ailleurs à notre disposition un calendrier des récoltes [2] afin de nous aider dans nos achats responsables. Bref, manger local est un moyen efficace de diminuer la pression exercée sur la nature par notre consommation et donc de réduire notre empreinte écologique !

Pour notre communauté. Les impacts sociaux sont également nombreux. Puisque les produits locaux se font relativement discrets chez les grandes chaînes alimentaires, consommer local nous pousse souvent à entrer en contact direct avec les producteurs. Un lien de confiance se crée alors entre nous et ces travailleurs de la terre. Le consommateur s’attache ainsi davantage à sa communauté. Cette proximité permet également d’avoir un impact réel sur la production des aliments. Comment ? En l’absence d’intermédiaire, nous pouvons poser des questions directement aux producteurs, faire des commentaires sur les aliments, leur dire ce que nous apprécions le plus et ainsi influencer la production.

Pour notre économie. Sans surprise, l’alimentation locale amène également son lot de bénéfices économiques. Le marché mondial mine les secteurs locaux en les soumettant à une concurrence féroce. Par nos achats responsables, on investit dans notre communauté et on contribue à l’essor économique de la région. Du même coup, on participe à la création d’emplois. Le MAPAQ affirme d’ailleurs que « si chaque consommateur ajoutait seulement pour trente dollars par année d’aliments québécois à son panier d’épicerie, ce geste entraînerait une augmentation de plus d’un milliard de dollars des ventes de produits alimentaires du Québec en cinq ans ».[3] De quoi dynamiser l’économie locale ! 

Pour notre sécurité alimentaire. La sécurité alimentaire fait référence à « la disponibilité et à l’accessibilité des aliments de qualité et en quantité suffisante pour une population donnée ».[4] Assurer notre sécurité par l’accroissement de notre autonomie alimentaire apparaît de plus en plus comme une nécessité. La production locale peut nous aider face à l’incertitude des marchés internationaux, à la hausse des prix des denrées alimentaires, aux problèmes liés à l’industrialisation de l’agriculture et aux dangers de notre dépendance aux exportations. Dans une plus large mesure, la souveraineté alimentaire, c’est-à-dire le droit d’un État de définir sa propre politique agricole et alimentaire, semble également être nécessaire afin d’assurer notre sécurité alimentaire. Le MAPAQ a d’ailleurs récemment dévoilé sa nouvelle politique de souveraineté alimentaire qui privilégie entre autre la production locale.[5] Curieux d’en connaître plus sur ce sujet? Plusieurs sites existent dont celui de la Coalition souveraineté alimentaire, du MAPAQ et de l’Union des producteurs agricoles (UPA).

Sensibilisation à l’alimentation locale : des initiatives importantes.

       Ça y est, vous êtes décidé ! Vous tenez à vous procurer davantage de produits locaux, pour votre famille et vos événements. Voici une liste non exhaustive d’idées et de ressources pour y arriver. 

     L’agriculture urbaine [6], c’est-à-dire la culture de plantes ou l’élevage d’animaux en ville est une avenue intéressante. Potagers personnels, jardins collectifs et communautaires, fermes sur les toits sont de plus en plus accessibles. Mettez la main à la terre! Vous pouvez aussi tenter de privilégier les circuits courts de commercialisation alimentaire [7] et l’agriculture soutenue par la communauté.[8] Marchés publics, fermiers de famille, ventes à la ferme et marchés virtuels tel l’ÉcoMarché de solidarité régionale sont quelques exemples d’initiatives qui réduisent le nombre d’intermédiaires entre vous et votre festin. Plusieurs coopératives, restaurants et épiceries vous offrent également des produits locaux. Pour vous y retrouver, Équiterre met à votre disposition un répertoire d’endroits mettant en vedette les produits bien de chez nous. Le web documentaire « Épluche ta ville » est également une ressource inspirante pour les consommateurs de la métropole. Les Aliments du Québec vous offre aussi un répertoire de produits de notre belle province.

En bref!
         
L’agriculture fait face à des défis de taille. L’alimentation locale semble être un moyen efficace pour assurer la pérennité de cette industrie tout en respectant l’environnement, en  améliorant notre relation avec la nature et nos producteurs d’ici, et en contribuant à l’essor de notre économie. Heureusement, le changement de culture s’accélère de plus en plus grâce aux initiatives de gens soucieux de notre avenir. L’alimentation locale est un premier pas nécessaire vers une consommation responsable globale. Mangeons local, et pourquoi pas aussi équitable et bio.

Bon appétit! 


Anne-Sophie Gousse-Lessard pour Écologistik

lundi 1 avril 2013

Changement climatique : les pays pauvres premières victimes


Notre dernier billet publié met en lumière les étapes à respecter afin de compenser les gaz à effet de serre de vos participants. Quand vient le temps de sélectionner l'organisme porteur d'un projet et ses mesures compensatoires, vos valeurs dictent votre choix. Maintenant, nous aimerions vous poser la question suivante : quels sont les autres critères qui influencent votre choix? Un projet novateur? Un organisme local? Mais, avez-vous déjà songé à investir (acheter des crédits de carbone) dans un projet dont les retombées sont redirigées vers un pays en développement?

Les pays pauvres premières victimes


Le réchauffement du climat occasionné par les gaz à effet de serre est un phénomène qui engendre des impacts sur la santé et la sécurité des êtres humains. Ces impacts sont causés par les catastrophes naturelles associées aux conditions météorologiques, la mortalité et morbidité liées à la température, etc. Selon la confédération internationale Oxfam, « le changement climatique oblige les communautés vulnérables des pays pauvres à s'adapter à des conditions de stress climatiques sans précédent. Les pays riches, qui sont les principaux responsables du problème, doivent cesser de causer du tort, en réduisant rapidement leurs émissions de gaz à effet de serre, et se mettre à aider, en fournissant des moyens financiers aux pays pauvres pour leur permettre de s'adapter. » (Source : L'adaptation au changement climatique, document d'information Oxfam, mai 2007)

Aucune région n’est à l’abri des impacts, mais nos régions resteront sans doute habitables. Nous avons donc du mal à nous sentir concernés par tout cela. Réalisons-nous la responsabilité qui est la nôtre, nous qui sommes relativement à l’abri des menaces vitales? Mais la question de notre responsabilité globale va bien au-delà : puisque nous, pays riches, sommes les premiers responsables du changement climatique (notamment puisque c’est nous qui produisons le plus de gaz à effet de serre), n’est-ce pas à nous de prendre en charge les dommages subis finalement par les populations les plus pauvres? La question écologique est évidemment une question éthique, et c’est à chacun de nous qu’elle s’adresse... Elle est évidemment aussi une question politique : quelle aide offrir?

Une entreprise locale pour des répercussions internationales

Fondé en 2007, EnRacine, un OBNL porteur de projets de reforestation sociale en collaboration avec des petits agriculteurs du Nicaragua, vend à travers le monde des crédits de carbone certifiés à des individus et des organisations. La mission d'EnRacine est d'utiliser la reforestation pour restaurer les écosystèmes, améliorer la qualité de vie et freiner les changements climatiques.

De cette manière, vous, organisateur d'événements, pouvez acheter des crédits de carbone auprès d'EnRacine. Cela vous permettra d'aider un pays en développement.

Les crédits de carbone d'EnRacine sont certifiés par la norme Plan Vivo. Cette norme encadre la conception et la gestion de projets communautaires qui touchent l'usage des terres, et qui comportent des bénéficient à long terme sur le plan du carbone, des modes de subsistance et des écosystèmes.

Pour plus d'information, contactez Samuel Gervais à l'adresse suivante : samuel@enracine.org.

Bonne compensation!

Marie-Claude Dufour