lundi 25 juin 2012

Pourquoi est-ce si dur de changer?


Le discours écolo est partout : La situation climatique est précaire, il faut changer nos habitudes! Alors, à quand la grande révolution verte? Bien qu’une vaste partie de la population soit au courant de la problématique environnementale globale, force est de constater que cette connaissance ne se transforme pas nécessairement en un changement de comportements. La révolution devra attendre. Pourquoi est-ce si dur de changer? Voici quelques explications possibles…

1. Manque d’informations et éducation
         Nous ne possédons pas toutes les mêmes connaissances quant aux différentes problématiques environnementales : changements climatiques, désertification, détérioration de la biodiversité, ressources raréfiées, pollution, monocultures, réduction des terres humides, alouette ! On dirait une liste d’épicerie de problèmes à résoudre. Il est normal de ne pas tout connaître. Mais l’information est à la base du changement. Soyez curieux, fouillez! Il existe une tonne de documents, de recueils de vulgarisation scientifique, d’articles et de guides écolos portant sur diverses problématiques. Des organisations environnementales locales et provinciales sont aussi là pour répondre à vos questions et vous aider à cheminer : Équiterre, les différents Conseil général de l’environnement (ex : CRE-capitale nationale), vos Éco-quartiers, etc. Celles-ci ainsi que plusieurs universités proposent aussi des conférences ouvertes au grand public. Elles sont un excellent moyen d’acquérir des connaissances de base sur l’environnement. Plaisir garanti!

Les entreprises et organisations ne sont pas en reste. Des conseillers en efficacité énergétique, en gestion environnementale en entreprises ou en gestion d’événements écoresponsables (comme Écologistik!) sont là pour vous donner une foule d’informations et vous aider à réduire l’empreinte écologique de votre entreprise. Bref, être bien informé peut nous aider à changer.

2. Motivation et sentiment d’auto-efficacité
         Savoir qu’il faut agir est une chose, vouloir agir en est une autre. Alors que deux personnes peuvent avoir les mêmes connaissances sur les problématiques environnementales, l’une peut être très motivée à changer et à agir de façon écoresponsable alors que l’autre s’en fout totalement. Les connaissances ne suffisent donc pas. La volonté et la motivation sont très importantes. Il y a aussi le problème de « démotivation » lié à la connaissance de la situation climatique. En effet, certaines personnes développent un fort sentiment d’impuissance face à toutes ces problématiques environnementales. La planète va mal, qu’est-ce que moi, minuscule individu face à la Terre, peux bien y faire?

Pour éviter le découragement, René Dubos, un célèbre agronome et biologiste français, vous dirait de penser globalement, mais d’agir localement. Cette maxime bien connue en environnement signifie d’une part que l’environnement ne connaît pas de frontière. Tout est relié. Ce que l’on fait ici a des conséquences à l’autre bout du monde. Ça veut également dire que vos initiatives vertes locales (à l’échelle de votre famille, votre ruelle, votre quartier, votre entreprise) ont des impacts positifs sur la planète entière. En d'autres mots, tous les comportements sont importants. Le changement de vos habitudes, aussi petit soit-il, est nécessaire et fondamental. Vous faites la différence. Voilà pour votre sentiment d’auto-efficacité!

3. Oui, mais ça coûte cher
         Le discours vert passe souvent par la consommation. Un produit doit être biologique, équitable, local, sans emballage plastique, écoénergétique, biodégradable, compostable, recyclé, recyclable. Ouf! L’argument économique est souvent utilisé pour justifier notre résistance à changer nos habitudes de consommation, mais est-ce que les produits « verts » sont vraiment plus chers? En fait, pas tout le temps, et de moins en moins. Le marché des produits écologiques est de plus en plus ouvert et accessible à nos portefeuilles serrés. En fait, les individus, les organisations et les entreprises gagnent souvent à adopter une stratégie environnementale globale, notamment sur le plan énergétique.
          
            Une petite mise en garde aux consommateurs est toutefois de mise. Plusieurs produits sont maintenant présentés comme étant verts et 100 % naturels. Les pros de la publicité nous vantant même les propriétés naturelles d’une assiette d’aluminium (bien quoi, l’aluminium est un élément naturel du tableau périodique non?). De grâce, usez de votre esprit critique. Ce n’est pas parce que c’est écrit que c’est vrai. Il faut savoir qu’il existe des certifications écologiques et logos qui vous assurent de faire les meilleurs choix possibles [1] [2] [3]. Pour les plus curieux, je vous conseille de lire le livre « Le grand mensonge vert », un livre plein de surprises qui suscitera chez vous une remise en question de vos croyances quant aux produits de consommation écologique.
          
             Bref, bien que les produits écologiques et écoénergétiques soient de plus en plus abordables et même rentables, le manque d’argent peut parfois demeurer un frein au changement de nos comportements. Nous devons alors faire des choix, budgéter, choisir nos produits de façon judicieuse et rester critique… Pour ce faire, rien de mieux qu’être bien informé (voir point 1) !

Et le politique!
         Parfois, ce sont les politiques de nos gouvernements ou l’absence d’une réelle volonté politique qui fait en sorte qu’on résiste à changer. L’environnement est partout, il fait partie de nous, ou plutôt nous faisons partie intégrante de celui-ci. Dans un monde parfait, l’environnement devrait donc être au coeur de toute politique et réglementation, que ce soit au niveau municipal, régional, provincial ou national. Après tout, on a beau avoir les connaissances, un certain niveau de motivation et un budget, s’il n’y a pas de réglementation pour encadrer la vente et la consommation, pas de lois pour encadrer les pratiques environnementales dans les grandes entreprises, ni de programmes pour faciliter l’accès aux transports en commun, pour encourager les constructions écoénergétiques ou pour enseigner l’agriculture urbaine, par exemple, il demeure difficile de changer. Bref, en l’absence d’incitatifs, de programmes et de règlements clairs et manifestes, une partie de la population continuera de résister au tournant vert.

La société, c’est long à changer
         L’éveil des consciences se fait pas à pas, soutenu par des citoyens, des organismes et des entreprises qui ont l’avenir de la planète à cœur. Les acteurs de la société civile (vous, moi, votre voisin) doivent continuer de s’informer, de poser des questions et de manifester leur désaccord lorsque les politiques ne coïncident pas avec leurs valeurs. Les pouvoirs de la société civile sont souvent sous-estimés, mais l’histoire nous l’a bien montré : de grands changements sociaux ont vu jour grâce à la mobilisation citoyenne.
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En résumé, en connaissant les raisons possibles qui freinent le changement de nos comportements, il devient alors plus aisé de changer et aussi, d’aider les autres à changer. Mais ça, c’est une autre histoire (à suivre…)

Anne-Sophie Gousse-Lessard pour Écologistik

dimanche 22 avril 2012

Le Jour de la Terre!

En 1995, l’organisme de charité Projets Saint-Laurent s’est vu octroyer la mission « de stimuler et de valoriser l’action positive à l’égard de l’environnement auprès des individus, des organismes et des entreprises », par le biais de l’organisation du Jour de la Terre Québec : « la célébration par l’action, le 22 avril et tous les jours! ». Bien que cette fête de la Terre soit célébrée depuis plus de 15 ans (voire l’historique du Jour de la Terre Québec), on constate cette année un engouement tout particulier pour cette célébration. Le « printemps érable » fait son chemin et la collectivité semble de plus en plus sensibilisée aux problématiques environnementales (p.ex., îlots de chaleur, étalement urbain, Plan Nord, gaz de schiste, etc.). En plus des festivités locales et actions organisées en région, des écologistes, mais aussi des artistes, des organisations provenant de divers milieux et des citoyens engagés convient la population à un grand rassemblement historique qui se
déroulera à 14h, à la Place des festivals à Montréal.

Écoresponsabilité du rassemblement du 22 avril

Plusieurs dispositions ont été prises afin que cet événement soit le plus écoresponsable possible, notamment au niveau de la promotion et de la publicité. Les organisateurs ont par exemple privilégié une approche web plutôt que papier. En effet, la grande partie de la promotion de l’événement s’est déroulée par le biais des réseaux sociaux, de divers sites Internet et à l’aide de vidéos promotionnelles mises en ligne (cliquez ici pour un exemple). Cette pratique, de plus en plus utilisée par les organisateurs d’événements, semble faire ses preuves et a le mérite de restreindre l’utilisation d’affiches et de prospectus en papier. Les organisateurs ont également distribué à la grandeur du Québec de petits macarons, symbole de la mobilisation pour l’environnement. Durable et voyant, ce petit macaron bleu a été arboré fièrement par plusieurs personnalités connues, ce qui, sans aucun doute, a aidé à la campagne de mobilisation. Des T-shirts à l’effigie du Jour de la Terre sont aussi vendus pour faire la promotion de cet événement. Les organisateurs se sont associés à l’entreprise fibrEthik qui fabrique des vêtements faits de coton équitable et biologique. En 2011, fibrEthik a ainsi permis d’empêcher le rejet de près de 845 litres de pesticides toxiques et cancérigènes et de 338 litres de produits toxiques dans les champs de coton. Cela a aussi permis de faire une économie de 74 kg de CO2 dans l’atmosphère ! De plus, pour chaque T-shirt vendu, le Jour de la Terre Québec plantera un arbre dans son réseau de corridors verts au Québec. Afin d’être le plus écoresponsable possible, un service de transport en autobus a aussi été établi. D'ailleurs, les organisateurs demandent aux participants de ne pas venir en auto, mais de plutôt privilégier les transports actifs et collectifs. Ils proposent également d’amener des bouteilles d’eau réutilisables le jour de l’événement, afin d’éviter l’utilisation de contenant de plastique jetable.

Au-delà de l’écoresponsabilité événementielle

Chaque année, de plus en plus d’événements se déroulent de façon écoresponsable. Des normes strictes guident les organisateurs à chaque étape, de la conception au déroulement de l’événement : publicité, transports, gestion des déchets, alouette! Tout est mis en place pour minimiser l’empreinte écologique de ces événements. Le rassemblement du 22 avril ne fait pas exception. Là où il se distingue toutefois, c’est par l’ampleur de son écoresponsabilité. En effet, non seulement sa « forme » est écoresponsable, mais son contenu l’est tout autant, sinon plus. Pensons-y bien : le but ultime est de sensibiliser Québécoises et Québécois aux enjeux environnementaux et de les mobiliser à faire des actions collectives pour le bien commun. Par cet événement, les organisateurs tentent de responsabiliser la population et de faciliter la prise en charge collective de l’environnement, pour protéger l’avenir des générations futures.

Parmi les actions prises pour faire participer les citoyens, notons par exemple la Déclaration « Le 22 avril, on va se faire un printemps ». Tout un chacun sont invités à la signer afin de démontrer qu’ils tiennent à cœur la défense du bien commun, le partage de la richesse, les droits de tous les citoyennes et citoyens, et le respect de l’environnement. La journée même de l’événement, les citoyennes et citoyens sont invités (es) à participer à la création du plus grand arbre humain jamais réalisé sur la planète. Ça promet! Les organisateurs de l’événement invitent également la population, les organisations et les entreprises à participer au Défi-Climat et à compenser les émissions de carbone de leurs propres événements par l’achat de crédit de carbone.

D’autres exemples

On voit de plus en plus des événements qui ont comme visée la conscientisation et la mobilisation de la population vis-à-vis l’environnement. Certains événements comme le Défi-climat amènent les individus ainsi que les entreprises à devenir de plus en plus écoresponsables et de meilleurs éco-citoyens. La Semaine des transports collectifs et actifs, Une heure pour la Terre ainsi que la Semaine québécoise de réduction des déchets sont d’autres exemples tels d’événements. L’impact de ce genre d’événement est considérable puisque leur empreinte écologique est minime, mais aussi parce qu’ils mobilisent la force collective pour aider la cause environnementale.

Bravo à ces événements inspirants! Mobilisons-nous, afin d’être écoresponsables à notre tour.

Anne-Sophie Gousse-Lessard pour Écologistik

Liens utiles

Jour de la Terre : http://www.jourdelaterre.org/

Événement FB : https://www.facebook.com/events/365203790171108/

Groupe : https://www.facebook.com/22avril2012?ref=ts

Cliquez ici pour signer la Déclaration du 22 avril et vous engager à être présente à Montréal ou à poser un geste symbolique dans votre région à 14h pile.