mercredi 15 juin 2011

PRODUITS PROMOTIONNELS ÉCORESPONSABLES

Stylos par-ci, t-shirts par-là, plusieurs produits estampés d’un logo sont utilisés par les organisateurs d’événements comme outils de promotion. Malheureusement, six mois suffisent en moyenne pour que les gens se débarrassent des articles reçus [1]. Sachant que les produits que vous offrez en disent long sur votre organisation, vous voulez allier la visibilité de celle-ci à vos valeurs écologiques? Et bien, sachez qu’il est possible d’être écolo jusque dans les cadeaux! En effet, de plus en plus d’entreprises offrent une gamme d’articles promotionnels « verts ». Profitez de cette occasion pour sensibiliser les participants à une consommation responsable tout en vous assurant d’une grande visibilité. Mise en garde : « vert » n’est pas toujours synonyme d’écoresponsable. Il faut être vigilant et critique. Basé sur l’excellent Guide des produits promotionnels écoresponsables d’Équiterre, Écologistik vous propose donc quelques trucs et astuces pour vous retrouver dans la panoplie d’articles promotionnels offerts sur le marché. Quelques inspirations, coups de cœur et ressources Web vous sont également suggérés.

Comment choisir un produit promotionnel?


Comme le souligne Équiterre, un produit promotionnel est écoresponsable lorsque les impacts environnementaux découlant de sa fabrication sont minimisés (éco) et que ses retombées sont positives pour la société (responsable). Il est nécessaire de considérer toutes les étapes de fabrication du produit, c’est-à-dire de faire l’analyse de cycle de vie (ACV) en examinant 1) l’extraction et la transformation des matières premières, 2) la fabrication, 3) l’emballage et la distribution, 4) l’utilisation ainsi que 5) la fin de vie du produit.

Les conditions de travail des ouvriers sont également à considérer. Ainsi, les produits issus du commerce équitable sont à privilégier. Par exemple, il est intéressant de savoir que les producteurs de coton engagés par la coopérative FibrEthik de Montréal gagnent 50% de plus que le salaire standard.

Dans son guide, Équiterre énonce 4 étapes faciles afin de choisir un bon produit promotionnel.


Étape 1 : Il faut d’abord définir son outil promotionnel et viser la dématérialisation. Celle-ci se définit par « le remplacement de ce qui est tangible par des options non matérielles ». Par exemple : un coupon-rabais pour une cueillette dans un verger en famille, un crédit compensatoire de carbone pour un projet de construction d’éoliennes ou un certificat de don à un organisme de votre choix. Si ce type de produits est moins approprié au contexte de votre événement, assurez-vous d’éviter le gaspillage en prévoyant une quantité raisonnable de cadeaux.

Étape 2 : Il faut évaluer le produit, par exemple sa durabilité et ses spécifications environnementales tel l’emballage. Les certifications associées au produit sont également à considérer. Sachez qu’il existe plusieurs certifications et labels pour les fibres et papiers (FSC), les vêtements (Global Standard), les produits équitables (Transfair), écologiques (Ecologo) ou biologiques (Ecocert, Québec Bio), par exemple. Une évaluation des fabricants et des distributeurs doit également être réalisée. Une telle évaluation prend par exemple en compte le lieu de fabrication, les conditions de travail et l’engagement envers le développement durable.

Étape 3 et 4 : Il faut communiquer vos efforts afin de sensibiliser les participants au développement durable. Équiterre suggère également de mesurer l’empreinte marketing de votre produit publicitaire afin de connaître la perception des gens quant à vos produits écoresponsables.

Finalement, dans le guide des produits promotionnels écoresponsables que vous offre Équiterre, vous pourrez trouver un merveilleux questionnaire qui vous aidera à évaluer de façon adéquate l’écoresponsabilité de votre produit promotionnel. À voir!

Inspirations, coups de cœur et ressources

Sachez que cette liste est loin d’être exhaustive puisqu’au Canada seulement, 6 392 distributeurs et 830 manufacturiez ou fournisseurs offrent aux acheteurs plus de 300 000 produits promotionnels [2] ! Inspirez-vous de cette liste, fouillez et soyez créatif!

  • Porte-document personnalisable fait de carton recyclé : Cascades



  • Graines biologiques à planter
  • Plantes en pot





  • Bouteille en acier inoxydable





  • Savon artisanale/aromathérapie/soins de santé biologiques et fabriqués au Québec : Dites-vert
  • Café ou chocolat équitable
  • Clé USB (où pourrait se retrouver le programme de l’événement)
  • Bloc-note fait de papier recyclé 100% post-consommation
  • Casquettes faites de bouteilles recyclées : Cadeaux tendance
  • Tees de golf faits en bambou : Cadeaux tendance
  • Stylos à bille ou crayons biodégrables (faits de maïs) et personnalisables : Les promotions la Vallée
  • Ensemble de culture de pousses alimentaires : Linéaire
  • Décapsuleur en aluminium recyclé : Linéaire
  • Horloge alimentée à l’eau : Linéaire
  • Tablier en coton recyclé : Linéaire
  • Tasse à café en maïs ou acrylique recyclé : Linéaire
  • Porte clé et lanière fait de matières recyclées à 100 % : Tapaj
  • Bijoux faits de matière recyclée : Coopérative mille et une façons
  • Cartes d’affaires ou signet en papier semences (Plantez-les et regardez pousser des fleurs!) : Coopérative mille et une façons

Anne-Sophie Gousse-Lessard pour Écologistik

vendredi 3 juin 2011

La meilleure solution est la réduction à la source!

C'est le mercredi 25 mai que s'est tenue la visite du centre de tri de la Société Via à Lévis. L'événement, organisé par Écologistik, avait pour mission de sensibiliser les participants à la gestion des matières résiduelles à la maison et en majeure partie au sein d'événements de tout genre puisque cette gestion requiert différentes connaissances.

Voici donc, en résumé, quelques notions importantes à retenir :

À savoir :

  • Le recyclage est un processus en boucle fermée (cycle) qui est aussi bon que son plus faible maillon, incluant notre rôle comme citoyen et promoteur. Ainsi, le tri des matières est une étape entre la récupération du contenu de nos bacs et la revente des matières à des revendeurs ou à des transformateurs.
  • Les matières sont divisées en environ 25 types, pour ensuite être compactées et mises en ballots pour faciliter leur transport à la prochaine étape de traitement ou de transformation.
  • Le % des types de matières générées lors des événements (Consortium Écho-Logique : 2009) :
Fibre : 2 %; carton : 25 %; PVM : 65 % (surtout le plastique et le verre, un peu de métal); compost : 6 %; bois : 4%; RDD (piles, peintures, huiles usées, aérosols) : 0,03 %.
  • La récupération de type pêle-mêle tend à devenir la norme, puisqu’elle est plus facile à traiter avec l’utilisation des nouvelles technologies de tri, en comparaison des impacts de traitement à la source de divers types de matériaux pris séparément, sans garantie de qualité d’homogénéité.

Chiffres frappants à retenir :

  • Le tri est un processus manuel et automatisé qui traite environ un camion (6 tonnes) d’articles en 6 à 12 minutes.
  • Il en coûte environ 1 000 à 1 200 $ la tonne pour trier des sacs de plastique, pour une revue de vente évaluée à environ 7 $ la tonne! (vous comprenez pourquoi plus personne ne veut de ces sacs!)
  • Les coûts de rejet d’un centre de tri dépassent en dollars ses profits, pour une estimation d’environ 1 million $ pour Lévis. Selon la taille et le niveau d’automatisation du processus, les rejets peuvent être de 8 à 30 % des matières traitées. Heureusement, le centre de Lévis et de Québec se situe autour de 8 % et tend à diminuer avec l’intégration de nouvelles technologies.

Facteurs clés de succès pour assurer un processus de recyclage adéquat :

  • Travailler en amont (sensibiliser les utilisateurs avant l'événement). La valorisation des matières lors d’événements sans travail en amont est de 57 % pour 43 % de déchets ultimes (données du consortium Écho-Logique). Pour les EER (événement écoresponsable), donc ceux qui ont fait l’objet d’un travail en amont, les déchets ultimes peuvent varier entre 0,3 et 17 % (écocitoyenneté en 2007 par UQAC).
  • La vaisselle et les sacs compostables ne sont pas compostés au Québec (privilégier la vaisselle lavable ou en carton).
  • Les articles laissés souillés dans votre bac contribuent à souiller ceux qui ont été diligemment nettoyés par les autres. Il n’est pas souhaitable d’utiliser des litres d’eau pour en faire le lavage. Il suffit de les vider et faire le maximum pour enlever la plus grande partie des résidus. Par exemple, pour un pot de beurre d’arachide, il ne suffit que de laisser un peu d’eau et de savon durant la nuit pour diluer et enlever la plus grande partie des résidus du contenant.
  • Fermer les bacs ou utiliser des conteneurs fermés pour le papier et le carton en cas de pluie. Le papier complètement mouillé, en plus de contribuer à souiller le papier sec, se détache sur la ligne de tri et peut ne pas être recyclé, mais plutôt finir au centre d’enfouissement.
  • Les cartons à pizza sont compostables ou recyclables s’ils ne sont pas trop souillés.

  • À la maison, séparer les couvercles des contenants, puisque souvent ils ne sont pas du même type de matériau.

  • Ne pas mettre en sac les articles qui doivent aller dans le bac de recyclage, car ils devront de toute façon être déballés. Pour les promoteurs d'événements, idéalement ouvrir les sacs ou éviter d'envoyer les matières dans des sacs. Donc, effectuer un pré-tri sur place.

  • Lors d’événements ou d’activités générant de grands volumes de recyclage, il est moins coûteux de récupérer et d’acheminer la matière dans de grands sacs avec un camion de type cube plutôt que de devoir utiliser un camion compacteur beaucoup plus dispendieux à utiliser.

  • La qualité des matières est essentielle. Quelques traces de nourriture sur les contenants et le carton sont acceptables, pourvu qu’ils ne soient pas complètement souillés, ce qui aurait comme impact d’altérer la qualité des matériaux récupérés. Le refus d’un transformateur d’acheter et d’utiliser des matériaux non conformes à la qualité exigible entraîne le retour des matériaux triés et traités au centre d’enfouissement, éliminant tout gain potentiel pour l’environnement, en plus d’augmenter l’impact des traitements énergivores inutiles. Pour les promoteurs, il est donc nécessaire de positionner une personne presque à chacune des stations de tri pour éviter les taux de contamination élevés (dans la majeure partie du temps une contamination par la nourriture).

  • Les plastiques #3 (plastique rigide semi-opaque) et #6 (styromousse) ne sont pas recyclables, ainsi que tous les plastiques sans code. Il suffit donc de choisir un produit qui n’utilise pas ces plastiques et d’aller vers un autre produit compétiteur qui utilise les plastiques récupérables (#1-2-4-5-7). Ces plastiques #3 et 6 ou sans code, lorsque mis dans votre bac de récupération, finissent au centre d’enfouissement, en plus d’avoir gaspillé de l’énergie et de la capacité de traitement inutilement.

  • Les matières collées entre elles par la saleté (souillées), par le carton/papier mouillé ou autre, ne peuvent souvent pas prendre le bon chemin du tri et finissent au centre d’enfouissement.

  • Dans le doute, vos articles devraient se retrouver dans votre bac à rebuts et non dans celui du recyclage, car il y a de fortes chances qu’ils finissent au même endroit, soit au centre d’enfouissement, et ne devraient donc pas consommer de ressources de traitements inutilement.

Pour conclure, la qualité de vos actions dans le tri et la qualité des articles mis dans les bacs de récupération influencent tout le processus de traitement ainsi que le résultat souhaité pour l’environnement. « Garbage in, garbage out ». Le cycle du recyclage est donc la responsabilité de tous, car une mauvaise pratique met en péril l’aboutissement de vos efforts. Pour fermer la boucle ou le cycle du recyclage, chacun doit faire sa part.

Nous tenons à remercier madame Catherine Boily, écoconseillère, madame Anne Méthot, conseillère en développement du Mouvement Desjardins, madame Guylaine Bernard, coordonnatrice opérations, environnement et développement durable de l'Université Laval, madame Nadine Pradet, coordonnatrice du DD chez MEC, monsieur Alain Fiset, conseiller principal chez CGI, monsieur Francis Ménard, directeur des événements spéciaux chez Consortium Écho-Logique et les autres passionnés participants pour leur participation à l'événement.

Un merci particulier à monsieur Alain Fiset, conseiller principal chez CGI, pour sa participation à larédaction de cet article.

Ainsi qu’à madame Véronique Prince, responsable des communications à la Société Via, pour son accueil.